
Vendu depuis plusieurs années hors de la famille et tombé dans un abandon de plus en plus profond faute de repreneurs intéressés, l’atelier du père de la sculpture à St-Jean-Port-Joli a finalement été démoli en octobre dernier. Comble de l’ironie, ce bâtiment qui fut le berceau de ce qui définit encore ce village a cédé la place à un stationnement. Inutile de chercher des coupables, il n’y en a pas. On ne peut pas tout retenir et préserver du passé. Sans un rôle significatif, tout bâtiment est appelé à disparaître un jour, que ce soit pour faire place à une autoroute ou à rien du tout. Nous aurons au moins eu le temps de lui dire adieu.

André y aménage bientôt un petit appartement à l’étage. En 1936, il quittera ses deux frères pour s’établir plus à l’ouest, dans le secteur dit du Port-Joli. De 1933 à 1938, leur soeur Yvonne ainsi que deux neveux (Léon et Alphonse Toussaint) travailleront aussi comme apprentis-sculpteurs sous les conseils des frères Bourgault. Seule Yvonne continuera pendant encore plusieurs années la sculpture artisanale.


Quelques années après la mort de son père, Jacques, fils de Médard, hérite par sa mère Marie-Rose de l’atelier ou il exercera ce même métier de sculpteur sur bois avec grand talent avec deux de ses frères, dont André-Médard, et un neveu par alliance, Martin Giasson, et ce durant quelques années.
Vers 2010, à la retraite de Jacques, l’atelier sera vendu au Musée des Anciens Canadiens voisin, qui le louera comme boutique de souvenirs puis tentera en vain de le revendre, Très abimé, il sera finalement détruit en octobre 2016.

L’atelier n’est qu’un symbole du moins pour bien de gens. Mais le destin qui a été le sien n’est pas inéluctable, il n’est écrit nulle part que tout doit disparaître aussi bêtement. Par contre, que cela serve de leçon à ceux et celles qui regardent la parade passer. La maison aussi a besoin de protection active. La maison Médard Bourgault non plus n’est pas éternelle…


